TEST : Separation, un voyage émotionnel et personnel

TEST : Separation, un voyage émotionnel et personnel

Développé par le très petit studio Recluse Industries puisque composé de Martin Wheeler uniquement, Separation est la petite surprise du PlayStation VR en ce début mars. Le premier titre VR de cet anglais déjà habitué au développement de jeux traditionnels, propose une aventure émotionnelle au sein de son histoire personnelle. Dédié aux personnes traversant une dépression, il a voulu retransmettre aux joueurs son vécu. Si son histoire vous intéresse, et c’est presque indispensable pour profiter pleinement de ce jeu, une interview est disponible ici. Mais concrètement, casque sur la tête, ça donne quoi ? Découvrons-le ensemble !

NDLR : Test effectué sur PS4 Pro sur la version 1.02 du jeu. Une mise à jour est prévue afin de corriger quelques bugs et apporter plusieurs améliorations.

Un voyage solitaire

L’aventure démarre dans une pièce rappelant une salle d’un vaisseau spatial ou une salle d’opérations. Au milieu, une sorte de sarcophage renfermant un ourson en peluche. Puis, s’affichant devant nous les mots : « Ne te rendors pas, cela fait tellement longtemps que je n’ai pas eu de visiteur ». S’en suis la découverte du monde extérieur. Épuré, silencieux mais pas immobile. Le ciel évolue au gré des journées. La nuit et le jour se succèdent dans un balai de lumières et d’ombres. Quelques édifices en pierres sont érigés çà et là, renfermant, pour la majorité d’entre eux, quelque chose à découvrir.

Votre quête principale sera simple mais néanmoins alambiquée. Conduire le faisceau lumineux d’obélisque en obélisque jusqu’à sa destination finale. Au programme : ascenseurs à activer, portes à ouvrir, statues à déplacer. Bref, un voyage facile au demeurant mais qui met à l’épreuve notre sens de l’observation. Observation que l’on fera avec grand plaisir tant on a affaire ici à un jeu contemplatif. Si vous cherchez de l’action, passez votre chemin. Separation fait partie de ces « simulateurs de marche » bien que le développeur n’aime pas le qualifier ainsi, et il a raison car son jeu propose bien plus que ça.

Je marche seul

La chose la plus frappante de ce jeu est sa simplicité et le vide qu’il fait ressentir. On se sent perdu, déboussolé dès le début. Pourquoi suis-je ici, où suis-je, que dois-je faire ? Sur ce dernier point, c’est à nous de le comprendre. Les indications sont très rares. Qu’il s’agisse des énigmes à résoudre ou du chemin à parcourir. Seules quelques interactions viendront afficher un message à l’écran. Message venant d’une personne dont la voix résonne dans votre esprit comme le fantôme d’un être disparu.

Separation surprend aussi par sa simplicité. Les dites énigmes ne sont en aucun cas insurmontables, utilisant des mécanismes bien connus du monde du jeu vidéo. Aucune frustration ne viendra donc ternir notre expérience de jeu. Leur manipulation peut malheureusement s’avérer compliquée par moment, les manivelles sont d’ailleurs très capricieuses à tourner. Le développeur nous assure cependant régler ce problème lors de la prochaine mise à jour.

Un bouton unique

Niveau gameplay, lui aussi est très basique. Un seul bouton de la manette viendra interagir avec le monde, le bouton croix (ou X selon votre convenance). Pour ouvrir les portes, tourner les manivelles, etc. Hormis les boutons L1 et R1 qui ouvrent le menu, on ne dispose ici d’aucun inventaire ou même d’équipement. Nous évoluons tel un esprit, sans corps ni ombre au sol. Il nous faut évoluer au fil des obélisques et découvrir à chaque fois une nouvelle manière de les activer. La progression se fait essentiellement à pied. Cependant, deux véhicules quelque peu compliqué à prendre en main et dont je vous laisse la découverte, viennent agrémenter le gameplay. Tout au long du jeu on peut croiser des statues tenant en leur sein un « chagrin ». Il sera essentiel de les libérer, sans quoi vous ne pourrez débloquer la fin.

Concernant le menu, seules quelques options sont disponibles. La modification de l’angle de rotation, la vitesse de marche et un curieux réglage intitulé « Tête rebond » en français. Il s’avère qu’il s’agit de pouvoir régler un mouvement haut-bas de votre tête afin de pousser le réalisme de la marche. Malheureusement, l’effet escompté n’est pas présent. On le laissera vite au minimum. En outre, l’absence de tracking de la manette nous permet de jouer debout et de tourner sur soi-même sans jamais utiliser la rotation angulaire.

Un seul homme

Vous l’aurez compris, Separation a été développé par un seul homme (retrouvez notre interview sur cette page). Et d’un point de vue technique cela se ressent. On est loin des gros studios où chacun se charge d’une partie du jeu. Là, Martin a tout fait seul, ou presque. Pour commencer, les textures du jeu ne sont pas sans rappeler nos vieilles consoles. Des décors lisses aux dessins imprimés sans reliefs. Ici, on ne trouve pas d’herbe ou de pavés. Le sol est essentiellement composé de sable ou de neige avec quelques cailloux par-ci par-là. Des rayons de lumières viennent transpercer les nuages pour mourir sur l’eau. En effet, un effort a été mis sur la verticalité. Allant des plages au sommet de montagnes ou d’un édifice prônant au centre du jeu, l’effet de profondeur est très présent.

Fortement inspiré par le peintre Caspar David Friedrich, les couleurs sont ternes, sombres. Seul le faisceau d’un bleu lumineux et les chagrins d’un rouge vif viennent souligner votre parcours. De ce fait, on ne perd pas de vue notre destination et cela renforce cet effet de solitude. Separation offre une ambiance est calme, peu de bruits se font entendre, le vent, vos pas ou quelques corbeaux.

La musique, elle aussi composée par Martin, vient agrémenter des passages bien précis de notre progression. De temps à autre, au fil de l’histoire, une voix s’élève, une femme murmurant en français un « Je vous salue Marie ». Le développeur nous a confié l’avoir intégrée car il aimait le son de la langue française.

 

7 / 10 Note finale
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PlayStation VR(Plateforme)
Les Atouts
• Intégralement doublé en français
• La personnalisation
• Se retrouver dans la peau d’Iron Man !
• La villa Stark
Les Faiblesses
• Les chargements interminables
• Le manque cruel de détails dans certains niveaux
• L’aliasing, même sur PS4 Pro
• La téléportation imposée dans certaines phases de jeu
• Le cafouillage pendant les grosses batailles
• Le manque de variété des objectifs
Conclusion
Iron Man VR n’est pas mauvais en soi. Si on lui reproche des graphismes en dessous des attentes, on avouera cependant qu’une fois l’armure maîtrisée, le plaisir de jeu est au rendez-vous. Les craintes d’un énième jeu VR qui se termine en 2 heures est heureusement exclu ici, puisqu’il faudra compter entre 7 et 8 heures pour venir à bout de l’histoire principale. Rajoutez quelques heures de plus pour accomplir tous les défis bonus. La dernière exclusivité du PSVR reste, somme toute, intéressante, mais bien loin d’un véritable jeu AAA comme on avait pu l’entendre.
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