Apparu quelques mois après le Battle Sister du studio Pixel Toys, Warhammer Age of Sigmar : Tempestfall nous fait la promesse d’un jeu d’aventure à la narration complexe et aux combats immersifs. Toutefois, si l’investissement du studio se ressent sur bien des aspects, nous allons voir que le résultat final n’est pas forcément au rendez-vous… Explication dans notre test :
En 2017, l’équipe de Carbon studio dévoilait la qualité de son travail avec The Wizards. Un jeu de magie mettant en avant un gameplay aux interactions plutôt réussies. Se déroulant dans un univers d’Heroic Fantasy, les joueurs y affrontaient des ennemis dans des niveaux s’apparentant à des arènes et en exécutant différents sorts de magie avec leurs mains. Fort de son succès, le studio lançait un second épisode deux ans plus tard ; The Wizards : Dark Times. Une suite tout aussi réussie et répondant aux demandes des joueurs puisqu’une campagne solo complète fut intégrée. Toutefois, malgré une réalisation plus aboutie, Dark Times souffrait une fois encore de quelques défauts, comme une narration imparfaite ainsi qu’une ambiance sonore presque absente.
Ainsi, lorsque l’annonce de Warhammer Age of Sigmar Tempestfall eu lieu fin 2020, les joueurs étaient en droit d’attendre le même niveau d’évolution opéré sur la série The Wizards. Avec une fois de plus, quelques corrections pour finalement atteindre les standards d’aujourd’hui. Bien malheureusement, l’équipe de Carbon Studio semble avoir été un peu vite en besogne dans l’aboutissement de son dernier titre…
[adinserter block= »3″]Pour Sigmar !
Après deux bêtas privées et quelques reports, Age of Sigmar Tempestfall a débarque sur PC VR le 17 novembre 2021 au tarif de 24,99 euros. Comme son nom l’indique, l’action se déroule dans l’univers ultra riche et complexe de Warhammer. Le joueur y incarne un guerrier Seigneur-Arcanum dans le royaume de Shyish après le Nécro-séisme où l’objectif sera de rendre la justice de Sigmar en détruisant les forces de Hantenuits.
Si vous ne connaissez pas l’univers de Warhammer, il est normal d’être un peu perdu ici. Autrement dit, nous nous retrouvons beau milieu du royaume des morts, et les âmes des guerriers tombés au combat ne rejoignent pas Sigmar, notre Dieu. Le but en sera donc d’en comprendre les raisons et d’y remédier en explorant différents lieux, en éliminant toute menace qui se présente devant nous et en questionnant les quelques PNJ que l’on croisera sur notre route.
Le jeu du contraste, à commencer par la narration
Si l’on doit bien reconnaitre une chose dans Age of Sigmar, c’est l’implication du studio à vouloir retranscrire dignement le vaste univers de Warhammer. Au-delà des environnements qui rendent honneur à la licence, le joueur récoltera tout au long de l’aventure, des parchemins riches d’informations. Un très bon point pour l’équipe de Carbon Studio qui ne s’est donc pas contentée d’utiliser simplement une licence sans faire d’effort pour la mettre en valeur (car c’est malheureusement souvent le cas dans d’autres jeux). Bonne nouvelle, tout est traduit en français, tout comme les sous-titres et les menus.
Néanmoins, si l’on peut effectivement saluer le travail apporté sur le Lore d’Age of Sigmar, on regrettera en revanche une narration quelque peu confuse pour les joueurs étrangers à l’univers. En effet, les rouleaux de parchemin sont disséminés ici et là dans un ordre imprécis, et leur nombre est conséquent ! Il faut donc prendre à chaque fois plusieurs minutes pour les lire et on le sait tous, la lecture dans un casque VR s’avère quelque peu fatigante pour les yeux.
Concrètement, on pourrait dire qu’il manque une grande et belle séquence d’introduction pour faire comprendre les bases et les enjeux de l’histoire aux joueurs. Au lieu de ça, Tempestfall débute avec un dialogue simpliste en provenance d’un masque de Sigmar gigantesque tout aussi expressif qu’une table à repasser. Malheureusement, on constatera rapidement que le reste de la narration est du même acabit avec notamment des PNJ bien trop statiques pour convaincre et des conversations parfois difficilement compréhensibles…
[adinserter block= »3″]Level design, où es tu ?
Fort heureusement, l’exploration, sans toutefois être parfaite, arrive à rattraper ces imperfections. On s’arrête ainsi de temps en temps pour contempler quelques panoramas soignés. On notera également des édifices gigantesques et particulièrement impressionnants (vive la VR !). Il arrivera parfois aussi (mais trop peu souvent à mon goût), que des évènements inattendus se déroulent devant nos yeux ; comme un super éclair qui détruira toute une montagne au loin… En outre, si Shyish est censé être une terre désolée (on est tout de même dans le royaume des morts), tout ça manque cruellement de punch. Les rues sont désertes, les gardes sont rigides et, cerise sur le gâteau, il n’y a aucune physique dans les décors.
Enfin, à y regarder de plus près, on remarquera certaines textures grossières alors que d’autres, pourtant juste à côté, seront au contraire bien plus détaillés. Côté level design, c’est une fois encore du bon et du moins bon. Tempestfall donne aussi régulièrement l’illusion d’offrir plusieurs chemins alors qu’ils vous mèneront la plupart du temps au même endroit. Pour ce qui est des interactions, on retrouvera quelques bonnes idées avec des tombeaux à ouvrir, des portes à ouverture par le bas, etc.
Ce qui fâche en revanche se trouve du côté des indications des quêtes qui sont pour le coup, totalement négligées. Bien qu’il existe un hub central où se trouvent des gardes, la carte que l’un d’eux tient ne nous donne aucune information quant à la direction à prendre pour débuter la mission. On se retrouve alors à perdre un temps fou à trouver le bon chemin ! Ces défauts frustrants donnent le sentiment d’un travail inachevé de la part du studio. Un constat qui se fait malheureusement aussi ressentir concernant les combats.
[adinserter block= »3″]Comment ça se tape un fantôme ?
Alors que Carbon Studio avait su réaliser un sans-faute avec la série des Wizards, les combats de Age of Sigmar Tempestfall sont, n’ayons pas peur de le dire : mauvais. Concrètement, il existe deux méthodes d’affrontement ; le corps-à-corps et les sorts de magie. Trois armes, qui peuvent être améliorées en collectant des ressources, sont accessibles dès le début du jeu. Chacune d’elles dispose de coup spécial avec un sort et peuvent autrement être utilisée pour parer ou attaquer de manière plus classique.
Pour sélectionner son arme, il suffit d’utiliser une roue d’inventaire en pressant une simple touche. On oriente ensuite la main vers l’arme désirée et on l’attrape. Une idée intéressante sur le papier, mais qui en réalité, ne fonctionne pas vraiment…. En fait, la roue d’inventaire est beaucoup trop petite et il arrive bien trop souvent d’attraper la mauvaise arme en refermant la roue d’inventaire. Imaginez donc lorsque cela arrive en plein combat ! Pire, il arrive même que la roue d’inventaire ne veuille même plus s’ouvrir !
Bref, une fois la manœuvre effectuée, il est temps de taper ! Et là encore, ça ne fonctionne pas toujours ! En effet, à partir du second coup, l’arme passe au travers de l’ennemi sans que celui-ci réagisse ou subisse de dégât ! On se retrouve donc à gesticuler inutilement dans tous les sens à attendre que le jeu veuille bien reprendre en compte nos actions. Soulignons également qu’il est inutile de chercher à frapper fort puisqu’une simple pichenette suffira à éliminer la plupart des ennemis du jeu. Enfin, alors que l’on est censé parer les attaques en plaçant son arme dans certaines directions, on s’aperçoit là aussi que peut importe son orientation, le résultat reste le même. Pour le réalisme et l’immersion, on repassera…
[adinserter block= »3″]Abracada… bra ?
Par ailleurs, si les attaques au corps-à-corps sont au global assez décevantes, qu’en est-il de la magie ? Plutôt réussies, davantage immersives, mais aussi plus satisfaisantes, elles s’activent après avoir réalisé des gestes précis avec l’arme. L’un des sorts s’active par exemple en levant brutalement son arme en l’air et en pressant la gâchette au bon moment ! On s’y croirait presque ! La magie consomme de la mana dont le niveau est indiqué sur le manche. Sans être utilisée, celle-ci remonte automatiquement avec le temps. Mais une fois de plus, tout n’est pas rose, et quelques bugs viennent entacher l’immersion. Bien trop souvent ici encore, il arrive qu’un sort refuse de se lancer pendant quelques secondes alors que le mouvement est correct. De fait, que ce soit l’IA des ennemis, la gestion et la manipulation des armes associées aux multiples bugs font que les combats de Tempestfall sont un véritable échec.
Ouf, le sound design est réussi
Les joueurs de The Wizards Dark Times s’en souviennent, la bande-son n’avait pas été le point fort des équipes de Carbon Studio. Toutefois, ce problème semble ici être de l’histoire ancienne. Les musiques d’ambiance sont bien présentes et de surcroit, très réussies. Des thèmes ont spécialement été alloués aux combats, et même si la narration est en anglais, nous retenons un doublage relativement réussi.
Au final, après être arrivé au terme d’une campagne d’environ 7 – 8 heures, Warhammer Age of Sigmar Tempestfall donne le sentiment d’une œuvre inachevée.