La fuite d’une vidéo non répertoriée a mis internet en ébullition bien avant la conférence Connect 2025. La séquence, rapidement supprimée de la chaîne YouTube de Meta, montrait des lunettes HUD accompagnées d’un bracelet sEMG.
On y découvrait un affichage tête haute fixé sur l’œil droit, pensé pour la navigation et l’interaction avec l’assistant Meta AI. Et elles seront bien sous le label Ray-Ban.
Coup de projecteur sur les lunettes HUD
Meta n’a pas choisi n’importe quel partenaire pour lancer ses lunettes HUD. La marque Ray-Ban, propriété d’EssilorLuxottica, figure déjà au catalogue des lunettes connectées de Meta depuis 2021.
Mais cette fois, le mariage prend une nouvelle dimension avec des modèles équipés d’un écran monoculaire. Comme je disais, l’affichage se fixe à l’œil droit. A ce qu’on voit dans la vidéo, il permet de lire de la navigation à pied, interactions avec l’IA maison et même réponse rapide à un message.
Le bracelet sEMG, qui accompagne l’appareil, ajoute une touche futuriste. Il s’agit d’un système capable de détecter les signaux électriques des muscles de la main. En gros, l’utilisateur peut écrire en traçant des lettres sur une table ou répondre à un message sans sortir son téléphone.
Pour autant, ces lunettes ne prétendent pas remplacer un casque de réalité mixte comme le Quest. Le projet reste modeste dans son ambition technique. On est loin du prototype Orion qui visait une expérience complète et complexe. Ici, Meta se concentre sur un produit plus accessible, pensé pour être porté au quotidien.
La question du poids est aussi au centre de l’équation. Selon The Information, les lunettes atteindraient 70 grammes. Ce, contre 50 grammes pour les modèles Ray-Ban Meta déjà en circulation.
Ce petit surplus reste dans la limite du supportable pour une utilisation régulière. L’important est de conserver un design fidèle à l’ADN Ray-Ban, à même de plaire au grand public sans ressembler à un gadget de laboratoire.
Enfin, il ne faut pas oublier le prix. D’après Mark Gurman de Bloomberg, l’appareil devrait être vendu autour de 800 dollars. Ce tarif le place dans une catégorie premium, mais Meta compte sur la notoriété de Ray-Ban pour en faire un produit branché.
Pourquoi EssilorLuxottica a-t-il finalement accepté d’associer Ray-Ban à ce projet ?
Le plus surprenant dans cette fuite, en effet, n’est pas forcément l’existence de ces lunettes HUD. Elles ont déjà été annoncées à demi-mot par plusieurs médias comme The Verge ou le Financial Times.
Ce qui intrigue, c’est le retour d’EssilorLuxottica dans l’aventure. L’an dernier, des bruits de couloir indiquaient que le groupe rechignait à collaborer avec Meta sur ce projet. Notamment à cause de la taille des branches nécessaires pour intégrer l’affichage.
Depuis, il faut croire que la situation a évolué. Meta a investi trois milliards d’euros dans le groupe, prenant ainsi 3 % du capital, avec l’idée d’aller jusqu’à 5 % à terme. Cet investissement a probablement fait pencher la balance.
Pour Meta, disposer de la puissance de distribution d’EssilorLuxottica est un atout. Avec des milliers de boutiques Ray-Ban et Oakley dans le monde, l’entreprise de Mark Zuckerberg peut toucher bien plus largement.
Le timing semble d’ailleurs parfaitement orchestré. Dès janvier, le Financial Times parlait d’une nouvelle génération de Ray-Ban Meta prévue pour 2025. Les rendus du firmware repérés en juillet confirmaient que le bracelet sEMG et l’affichage HUD étaient prêts à être présentés. La fuite vidéo ne fait donc qu’accélérer la révélation publique.
Au final, la Connect 2025 s’annonce comme un moment clé pour ces lunettes. Le discours principal sera diffusé mercredi à 17h PT. Ce, suivi du discours pour les développeurs jeudi à 10h PT. Tout laisse penser que les « Meta Ray-Ban Display » seront la star du show.
